vendredi 5 février 2016

On va essayer la petite Marie

Souvenirs de la Cité Jardin - un texte de Paul Lavallée, février 2016 
"On va essayer Marie"

J’avais 6 ans, arrivé sur la rue Des Sorbiers depuis 3 ans. Les parents étaient plus permissifs à l’époque, et, en ce beau samedi après midi du début de mars, nous avions décidé, la ‘gang’ du rond point de la rue Des Sorbiers, d’aller glisser dans le ‘ravin’  du golf municipal. Vous vous souvenez du ravin? Il existe encore, dans le parc olympique, une goulée dans le golf, avec des côtes de moins de 10 mètres, mais à l’époque ces côtes nous semblaient beaucoup plus hautes ; quand on est haut comme deux pommes une côte de 10 m est une montagne. 

Nous voilà donc, Lucie et Jacques Pellerin, Pierre et André Beaulieu, André Dufresne, peut-être Jacques Gagnon et moi, avec 3 traînes sauvages et 2 traîneaux. Mais… madame Beaulieu tenait absolument à ce qu’on amène Marie, 3 ans!!!  On n’était pas chauds à l’idée, on savait qu’avant même d’être sortis de la rue, Marie serait fatiguée et qu’il faudrait la traîner, qu’il faudrait la passer par-dessus la clôture …

Bref, toute la petite troupe est partie. Une averse la veille avait laissé une couche de glace par-dessus la neige. Arrivés au ravin, nous avons choisi la plus grosse côte, celle avec le ‘saut de la mort’ en bas. Mais voilà, avec cette couche de glace sur la neige, on avait tous ‘la chienne’ de descendre. C’est alors que l’un d’entre nous a eu une idée lumineuse (certainement pas moi). ‘On va essayer Marie’
Marie prenait toujours place la première dans la traîne sauvage, avec ses petites jambes sous la partie arrondie de la traîne. D’habitude, deux ‘grands’ prenaient place à genoux derrière elle, mais cette fois, les grands sont restés en haut, ont poussé Marie dans la côte et ont observé le pilote d’essai  involontaire. Oh, elle a sauté!  Son vol plané est heureusement resté sans conséquence, mais, il faut la comprendre, elle est devenue un peu méfiante. Bien malgré elle, elle avait prouvé que la descente était faisable et nous avons passé un bel après-midi, les mains gelées et la guédille au nez.

Paul Lavallée

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